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Ses poèmes sont éventails, ouverts pour un peu d'air, puis refermés.
Ils traduisent l'accoutumance au banal qui, dans un sursaut, se déroute et s'invente...
Simultanéité de rythme et d'émotion, ils sont musique, furtive et éphémère.
Amélie Detsson
   

 

La petite vieille habillée de noir
Traversait la ville, grise
Cabas au bras, à petits pas.

Un papillon passa par là.
Rouge, bleu, vert
Et jaune et rouge
Et rouge et bleu
Et bleu et vert
Et il virevolta.

La petite vieille, dans un entrechat
Se mit à rire aux éclats.
Elle quitta la ville, toujours grise
A très grand pas
Et elle s'envola.


Amélie Detsson
  D'âge en âge

 

La campagne

Tout est vert
ou presque
à part les corbeaux
là-haut

Tout est beau
ou presque
à part les rideaux
vert d'eau

Tout est calme
ou presque
à part les marteaux
très gros

Tout est gai
ou presque
à part le soir tard
hagard

En fait…

Les corbeaux là-haut
sont presque
aussi beaux
que les rideaux
vert d'eau

Les marteaux très gros
sont presque
aussi gais
que le soir tard
hagard

et,

Tout est bon
ou presque
à part les moineaux
dans leur peau.
L'HOMME ET LA NATURE
 
 
Amélie Detsson